- ensommeiller
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⇒ENSOMMEILLER, verbe trans.Donner sommeil à quelqu'un. Synon. plus usuels assoupir, endormir, engourdir. Comme ensommeillé par la forte chaleur du feu (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 951). La fatigue du plaisir ensommeillait les deux amants (VILLIERS DE L'I.A., Contes cruels, 1883, p. 262).— Emploi pronom. subjectif. Être gagné par le sommeil. Le dîner où on bouffera encore, jusqu'à s'ensommeiller, ouf, dormir, encore une semaine de tirée (A. SARRAZIN, L'Astragale, 1964, p. 41 ds ROB. Suppl. 1970).♦ P. anal. Manouche continuait de parler, et sa voix s'ensommeillait peu à peu (GENEVOIX, Mains vides, 1928, p. 25). Le mois de septembre une fois de plus vidait brusquement l'Hôtel des Vagues. (...) Les couloirs s'ensommeillèrent (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 171).Prononc. :[
] ou [
]. Enq. : /
/ (il) ensommeille. Étymol. et Hist. XVe s. ensommeillié (Rondeau ds CH. D'ORLÉANS, Poésies, éd. P. Champion, t. 2, p. 494); 1578 s'ensommeiller (BOYSSIÈRES, Prem. œuv., 76 r° ds HUG.), attesté seulement au XVIe s.; à nouv. au XIXe s. Dér. de sommeil; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :4. Bbg. QUEM. 2e s. t. 3 1972.
ensommeiller [ɑ̃sɔmeje] v. tr.ÉTYM. 1578, s'ensommeiller; repris XIXe; de ensommeillé.❖♦ Littéraire.1 Donner sommeil à qqn. || La longue marche a fatigué et ensommeillé l'enfant. — Absolt. || Le grand air ensommeille. ⇒ Endormir.2 Fig. (littér.). Mettre dans un état analogue ou comparable au sommeil. || La nuit ensommeillait les rues.——————s'ensommeiller v. pron.1 (…) le dîner où on bouffera encore, jusqu'à s'ensommeiller, ouf, dormir, encore une semaine de tirée.A. Sarrazin, l'Astragale, p. 41 (1964).♦ Par extension :2 Le regard de Anne Desbaresdes s'évanouit lentement sous l'insulte, s'ensommeilla.M. Duras, Moderato cantabile, p. 113.❖DÉR. Ensommeillé, ensommeillement.
Encyclopédie Universelle. 2012.